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Autonomie Gynécologique (1/3) : d’abord, connais ton anatomie !

L’autonomie gynécologique et la prévention à la santé passent tout d’abord par la connaissance de soi. Je t’explique dans ce premier article d’une série de trois, les concepts anatomiques importants pour l’autogestion de ta santé gynécologique.

1. Autonomie gynécologique : connaître tes organes génitaux externes

Je te conseille de regarder le schéma ci-dessous et lire ce que j’ai écrit puis d’aller observer ta vulve avec l’aide d’un miroir, c’est la meilleure façon d’alchimiser la théorie en connaissance utile 😉 C’est le premier pas vers ta propre autonomie gynécologique.

1. 1. Grandes lèvres : Elles sont recouvertes de poils dès l’adolescence, elles servent à protéger le vagin contre les microbes et permettent de maintenir l’humidité.
   2. Petites lèvres : Pour les observer, écarte les grandes lèvres, la forme et la taille sont différentes à l’infini selon chaque femme. Elles sont démunies de poil et sont très sensibles, elles servent également à protéger le vagin. Lors de l’excitation sexuelle, elles se gonflent, s’obscurcissent et se lubrifient. Je souligne bien « lors de l’excitation sexuelle » car ce n’est pas toujours le cas lors de la pénétration, c’est un autre débat que j’aborderai dans un autre article, pour évoquer les conséquences d’une mauvaise lubrification causée par une stimulation déficiente.
   3. Clitoris: c’est le centre du plaisir et de l’orgasme. Il est rempli de terminaisons nerveuses, et c’est un organe érectile qui gonfle lorsqu’il est stimulé. Un autre article lui sera certainement dédié pour l’honorer et mieux le connaître 😉
   4. Orifice urinaire : c’est par ici que l’urine sort, c’est le « terminus » de l’urètre qui est connecté à la vessie, il est important à connaître pour mieux comprendre la relation entre infections urinaires et infections vaginales 😉
   5. Orifice du vagin et hymen : l’orifice qui relie au vagin, c’est par ici que sortent les sécrétions vaginales, le sang des menstruations et où on introduit la coupe, les tampons, un pénis lors du rapport sexuel ou un jouet sexuel lors de la masturbation.  C’est également par ici que l’on pourra ensuite accéder pour réaliser l’autoexploration gynécologique. L’hymen est une membrane qui couvre partiellement l’orifice vaginal, dans des cas rares. Actuellement, il n’existe aucune preuve scientifique de fonction biologique, c’est apparemment un reliquat  embryonnaire. Par contre, il est bien connu qu’il fut source d’oppression sexuelle contre les femmes, j’accorderai aussi un autre article sur tout ce qu’on en sait aujourd’hui et démystifier tout ce qu’on a pu entendre autour de « la preuve de virginité ». 
   6. Anus : c’est l’orifice qui lie le gros intestin à l’extérieur afin de permettre l’élimination des selles.

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2. Les organes génitaux féminins internes

Lors de l’autoexploration, début de ton autonomie gynécologique, tu pourras d’abord toucher les parois du vagin et le col de l’utérus qui t’apporteront déjà beaucoup d’information, pour ensuite démarrer l’exploration visuelle avec l’aide d’un spéculum. Je t’invite à rejoindre un groupe de self-help ( Paris ou Toulouse) pour en savoir sur l’autoexploration ou d’acquérir ce livre « Auto-exploration : un geste de santé » du Centre de Santé des Femmes de Montréal.

1. Vagin : C’est un canal musculaire et élastique, en général humide et de couleur rose, il relie l’utérus à l’extérieur et permet la pénétration lors des rapports sexuels. C’est aussi la voie de passage des menstruations, des bébés lors de l’accouchement par voie basse et des fluides ou sécrétions vaginales. Les sécrétions vaginales peuvent nous apporter de nombreuses informations sur l’état de notre santé gynécologique. 
2. Col de l’utérus: C’est le point de communication entre le vagin et l’utérus. Il se présente sous forme de protubérance, en général de couleur rose, mais chez certaines femmes qui prennent la pilule il peut être plus coloré (plus rougeâtre). Il est divisé en une partie haute (du côté de l’utérus) et une partie basse (côté vagin). À la limite entre ces deux zones se trouve « la zone de jonction » où les cancers se développent en général, c’est pour cette raison qu’apprendre à observer ton col est un geste de prévention extraordinaire. Le col produit une glaire qui permet de lubrifier le vagin et protège l’utérus des infections. Elle joue aussi un rôle de régulation de la conception (que j’expliquerai dans le prochain article), et le col permet également de maintenir le bébé à l’intérieur de l’utérus lors de la grossesse (il se ferme) et s’ouvre lors de l’accouchement (la dilatation du col).
3. Utérus : il sert à accueillir l’œuf fécondé afin qu’il se développe et se transforme en un beau bébé lors de la grossesse. 
4. Ovaires : ils sont en charge de produire les cellules sexuelles féminines (ovules) et les hormones sexuelles féminines, que j’aborderai aussi dans le prochain article.
5. Trompes utérines : elles transportent les ovules vers l’utérus chaque mois, qui attendent la rencontre avec un spermatozoïde pour donner lieu à la fécondation.

3. La position anatomique de l’utérus

Pour bien aborder ton autonomie gynécologique, il convient de bien te représenter la position anatomique de ton utérus. Il se retrouve dans le bas ventre, derrière la vessie et avant le rectum (gros intestin). Normalement, il se positionne en anteroflexion, c’est-à-dire qu’il penche vers l’avant, mais pour environ 25% des femmes il se trouve en rétroversion (penché vers l’arrière). Cette information est importante pour comprendre certains symptômes, soit urinaires soit digestifs associés aux règles, ou à la grossesse par exemple, ainsi que la connexion entre les infections urinaires et les infections vaginales.

4. Les couches de l’utérus

Rentrons dans le détail, l’autonomie gynécologique passe aussi par un peu de biologie pure ! 
La paroi de l’utérus est composée de 3 couches, en partant de l’extérieur vers l’intérieur:

• Le périmètrium : c’est la couche externe, elle assure la lubrification et facilite les mouvements de l’utérus
• Le myomètre : c’est la couche du milieu, qui contient les fibres musculaires (du muscle), très puissantes, car elle assure les contractions utérines afin de faire descendre et d’expulser le bébé au moment de l’accouchement.
• L’endomètre: c’est la couche interne, elle contient certaines glandes et sous l’influence des hormones, cette couche se développe chaque mois afin de recevoir un œuf fécondé, qui si ce n’est pas le cas, se détachera avec les règles.

 

Dans le prochain article, je te parlerai du cycle menstruel, des hormones féminines et des changements qui se produisent dans ton corps tout au long de ton cycle.

Merci et à très bientôt!